Il n’est pas si aisé de donner de but en blanc une définition simple du BDSM. Ou alors ce serait utiliser des mots dont le sens n’est pas clair. Comme je vous le disais, la façon la plus actuelle de définir le BDSM est donc simplement de se référer aux pratiques réalisées. Cette définition a donc au moins l’avantage de mettre tout le monde d’accord. Et ces pratiques sont réalisées dans un contexte qui les rend admissible par notre société, ou au minimum par une morale respectueuse de la personne. C’est ainsi que l’association de ces deux éléments qui permettra de donner une définition réaliste (sinon exacte) du BDSM.
La définition que je peux maintenant donner n’est pas de moi. A la suite d’échanges avec une personne que je respecte beaucoup, même si nos avis divergent parfois, je me suis dit que finalement c’était ça. Le hic, c’est que je suis obligé de faire confiance à ma mémoire car ça fait un bail que nous en avons parlé et j’ai perdu une partie de mes archives. Alors disons que je vais essayer de la restituer au mieux.
Définition du BDSM : Le BDSM est une activité réalisée entre adultes consentants qui comporte des pratiques de bondage et de discipline (B&D), de domination et de soumission (D&S) ou de sado-masochisme (SM) et qui n’engendre aucun préjudice physique ou moral aux pratiquants ou au public présent.
Maintenant que les termes B&D, D&S et SM ont été précisés et des exemples fournis, cette définition peut prendre un sens. L’idée de ne pas causer de préjudice à son partenaire (dominant ou soumis) est aussi fondamentale. C’est ce qui rend cette activité respectueuse de la personne. J’ai bien écrit Dominant ou soumis. En effet, ce n’est pas toujours la personne soumise qui subit un préjudice. Evidemment une erreur technique du Dominant peut créer une blessure et c’est d’abord à cela qu’on pense. Auquel cas la personne dominante doit logiquement faire marcher son assurance. Mais parfois aussi les Dominants vivent des événements qui posent problème. L’exemple classique est le Dominant qui est harcelé par dépit amoureux par une personne soumise. Ou encore je vais prendre un exemple qui s’est passé pas très loin de chez moi. Un soumis plutôt expérimenté demande à son épouse de le dominer. Elle accepte et ma foi les choses se passent bien sauf qu’elle aime rester une dominatrice assez « soft ». Puis son mari arrive à la convaincre d’aller beaucoup plus loin, il souhaite montrer à son épouse dominante jusqu’ou il aime les humiliations. Et bien là les problèmes sont arrivés sous la forme d’une sévère dépression nerveuse qui a touché l’épouse dominante, totalement désorientée dans son couple. Ils sont allés trop loin. Dans ce cas, c’est bien la persone dominante qui a été victime d’un préjudice. Comme quoi les choses sont assez subtiles en BDSM. Si ce couple avait pu lire cette définition, et y réfléchir, peut-être que les choses se seraient passées différemment.
La définition qui vient d’être donnée place aussi de fait le BDSM dans un cadre légal (au moins dans les pays « libres » occidentaux). Tant qu’aucun préjudice n’est causé, vous pouvez disposer de votre corps comme vous l’entendez. J’attire votre attention sur le fait qu’on parle aussi du public présent. Effectivement, il faut penser que la vision de pratiques BDSM peut choquer et donc il ne faut pas l’imposer à ceux qui ne le souhaitent pas ou encore a ceux à qui cela ne ferait pas de bien.